Lorsque la BAC du 11e arrondissement arrive à 4 heures 24, au 26 rue de Vaucouleurs, M. Tiéman Diarra lance un trousseau de clés qui comporte deux clés, dont celle de son domicile et un passe magnétique qui permet l'accès à l'immeuble. Très rapidement, les policiers sont sur le palier où ils entendent des cris en arabe. Lorsque le brigadier en charge du dispositif rédige son compte rendu, nous savons, car cela a été précisé par la famille Diarra, que la personne qui les séquestrait était seule et non armée. Les policiers ont l'autorisation de casser la porte : « s'il s'agit d'appels au secours et qu'il s'agit d'une tentative de séquestration, en cas de nécessité tentez de casser la porte ». Ils disposent des clés, mais ne s'en servent pas. Le brigadier nous a expliqué qu'il n'avait pas eu le réflexe d'utiliser les clés, car il n'avait pas ressenti d'urgence.
Vous avez indiqué, M. le préfet, que le temps écoulé était assez court. Toutefois, une victime a été massacrée pendant vingt minutes. Les témoins ont eu l'impression que cette attaque avait duré une heure, alors que neuf policiers se trouvaient sur les lieux. Comment expliquez-vous qu'à ce stade, ils n'entrent pas dans l'appartement ?
Depuis les attentats du Bataclan, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, après une demande que j'avais formulée, a changé la doctrine d'intervention de la police. Désormais, elle impose aux policiers, lorsque c'est possible, d'aller au contact. Entre le début et la fin de l'intervention, il s'est écoulé une heure avant l'interpellation de M. Kobili Traoré.