Je n'ai pas pris de décision dans la nuit puisque je n'ai eu connaissance des faits que le lendemain matin. Le préfet de police est réveillé uniquement lors de situations plus lourdes en termes de conséquences. Il existe derrière lui une chaîne hiérarchique : son directeur de cabinet et les services en charge. S'il y avait eu, pour la police, un dysfonctionnement de l'action des forces de l'ordre, il aurait été signalé et l'information serait remontée à des échelons plus élevés. Je n'ai pas été amené à intervenir pendant la nuit. C'est à mon arrivée au bureau que j'ai pris connaissance des fiches de la nuit qui sont diffusées quotidiennement et automatiquement de façon à ce que la direction générale de la police, son ministre de tutelle et son cabinet soient informés des événements.
Une enquête judiciaire était conduite par mes services et plus exactement par la deuxième DPJ. Un juge d'instruction allait être rapidement désigné sous l'autorité du parquet de la République. La décision de l'internement à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P) est du ressort de la préfecture de police. Elle est prise par le commissaire qui doit faire valider par le préfet, sur présentation d'un certificat médical, toute prolongation au-delà de 24 heures de cet internement. La procédure a été parfaitement respectée et appliquée.
J'ai pris des attaches avec les représentants de la communauté juive dès que le caractère antisémite du crime a été soupçonné.