Je n'en garde pas un souvenir précis. Nous nous voyons régulièrement. Une sectorisation de Paris permettait un quadrillage régulier de certains quartiers par les forces de police et les militaires du plan Vigipirate. Il ne se passait pas deux mois sans que nous nous entretenions en réunion. Je recevais régulièrement des appels des représentants de la communauté juive. Je leur ai fait part de ma vigilance et de ma proximité. Le sujet ne m'est pas apparu non plus, s'agissant de mes interlocuteurs, comme un sujet de préoccupation majeure à ce moment-là, avant l'enquête judiciaire. Je n'ai jamais eu le détail de l'enquête judiciaire, car je n'étais plus en poste. Cet éclairage m'a conduit à être sensibilisé sur le dossier. Il se passe beaucoup d'événements la nuit s'agissant d'une plaque de sept millions d'habitants. Des attaques et des situations sont plus ou moins tragiques. Celle-ci l'est tout particulièrement, d'autant que des policiers étaient sur place et qu'ils n'ont pas pu intervenir. M. Kobili Traoré aurait également pu être armé.