Je suis élu de Paris et j'ai eu l'honneur de travailler avec vous lorsque vous étiez préfet de police. Cette commission enquête sur d'éventuels dysfonctionnements. À ce stade, je suis admiratif du travail des policiers, qui est difficile. Cependant, trois points m'interpellent. Le premier point concerne le trousseau de clés. Le brigadier-chef, que nous avons auditionné, avait en main lors des faits un trousseau de clés. Il disposait d'un passe-magnétique qu'il a utilisé pour ouvrir la porte de l'immeuble, mais il n'a pas réalisé qu'il possédait également une clé lui permettant d'entrer dans l'appartement de la famille Diarra. Il semble que son obsession ait été de redescendre pour échanger avec sa hiérarchie. Sur ce point précis, sans incriminer qui que ce soit, n'y a-t-il pas un souci de prise de décision au regard de la présence des clés ? Pourquoi ces trois policiers ne sont-ils pas entrés dans l'appartement ?
Nous nous sommes rendus sur les lieux. Il y avait donc une prise d'otage et beaucoup de policiers présents. Il existe trois points d'entrées possibles : les fenêtres donnant sur la rue, la porte d'entrée et la cour des bâtiments. On est conduit à penser qu'il n'y a pas de policier dans la cour. Tout le monde entend les cris de Mme Sarah Halimi, mais aucun policier n'en parle. Ils n'étaient donc pas présents à cet endroit. N'y a-t-il pas eu un problème de compréhension de la topologie des lieux ?
Vous étiez préfet de police et vous disposez d'un certain recul par rapport à votre fonction. N'y a-t-il pas eu de dysfonctionnement au centre d'appel ? Des policiers sont présents dans une rue, une femme appelle pour signaler un acte violent dans la rue d'en face, mais les services au centre d'appel ne feront jamais le lien. La police disposait de toutes les informations. Cependant, les policiers n'ont pas reconstitué l'histoire à temps. Sur ces points, des améliorations sont-elles possibles ?