Cette présence des policiers interroge. Pour pouvoir apporter des réponses claires, des éléments précis sont nécessaires. Ces derniers ressortent de la procédure et des auditions précédentes. Plusieurs policiers ont été entendus et notamment celui qui a reçu le Vigik. Il a indiqué ne pas se souvenir de la présence de clés. Lorsque nous regardons la procédure, nous pouvons nous interroger, puisque les policiers de la BAC sont entrés de force dans l'appartement de la famille Diarra pour y procéder à l'interpellation de M. Kobili Traoré. Si ces clés avaient été entre les mains des policiers, ils n'auraient pas utilisé la force pour pénétrer chez la famille Diarra. Dans une autre cote de la procédure, il est bien indiqué que les effectifs de la police intervenant ont dû forcer la porte. D'ailleurs, nous avons pu constater que la porte était cassée. Compte tenu des éléments que nous vous fournissons aujourd'hui, il me semble important de revenir sur cet élément.
Concernant les appels téléphoniques, à 4 heures 41, un témoin indique qu'une personne est tombée. D'autres appels postérieurs font référence à une personne brutalisée qui crie. Dès lors que dans l'immeuble voisin, une femme était agressée, pourquoi les forces de l'ordre ne sont-elles pas intervenues ? Compte tenu des circonstances, il semble important de préciser à cette commission si l'entrée dans les lieux aurait pu être différemment appréhendée. Sur les conditions d'intervention en cas de séquestration, il nous a été donné l'exemple de policiers qui étaient entrés dans un appartement avec des clés. L'auteur de la séquestration aurait alors jeté sa victime par le balcon. Lors de ce type d'intervention, il convient de vérifier la présence de conditions d'urgence.
Compte tenu de l'ensemble de ces éléments et de cette procédure, pensez-vous que des données pourraient être utilisées par notre commission pour que notre rapporteur dépose des propositions de modifications ?