Dans ce type de situation, le préfet de police se fonde sur les comptes rendus qui lui sont adressés. Les deux affaires ont été prises en compte avec quelques minutes de différence. Il y a eu des cris dont je n'ai pas eu connaissance. Nous étions dans un délai court pour une intervention sur une personne dont il apparaissait qu'elle était possiblement armée. Mon rôle était de vérifier s'il existait une faute dans le comportement de mes services. Ce n'est pas le cas. Ils ont agi rapidement. Le meurtre de Mme Sarah Halimi est intervenu en dehors de leur connaissance. Le positionnement dans l'immeuble relève de la responsabilité du chef de l'opération qui assure une intervention sécurisée de ses équipes. Il s'agit de quelqu'un qui a une bonne réputation, qui est sérieux. Il était militaire auparavant. Je considère qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnement dans la mise en œuvre de cette intervention par mes services.
Je considère, à titre personnel, que ce crime est affreux et je ressens peine et colère vis-à-vis de ce drame. Néanmoins, je n'étais pas sur place. Peut-être aurais-je réagi autrement. J'ai souvenir d'opérations précédentes dont j'ai pris le commandement. Lors de ces interventions, vous réagissez avec vos tripes. Quand vous reconstituez les événements, vous pensez que vous auriez pu faire autrement. Dans cette affaire, entre le moment où l'équipage est arrivé sur place et la défenestration de Mme Sarah Halimi, il s'est écoulé seize minutes. Ce délai est extrêmement court pour ce type de situation. En outre, la BAC n'est pas armée pour ce type d'opération. J'ai écouté l'audition du brigadier-chef. Il est d'une grande honnêteté morale et porte sans doute le poids de ces événements. Pour autant, nous ne pouvons pas dire qu'il y a eu faute. Si le préfet de police remet en cause chacun de ses services alors même que ses propres instructions ont été respectées en suivant à la lettre les circulaires, alors le système ne peut plus fonctionner.