Intervention de Dr Paul Bensussan

Réunion du mardi 23 novembre 2021 à 19h00
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Dr Paul Bensussan, psychiatre :

J'imagine que vous avez tous pris connaissance de mon rapport. Nous avons écrit en 2017, au sujet de la précédente expertise effectuée par le Dr Daniel Zagury et qui nous avait été communiquée par les magistrats instructeurs : « Il s'agit d'une excellente expertise avec une parfaite maîtrise du dossier et une finesse d'évaluation sémiologique. Nous sommes en plein accord avec le diagnostic d'état psychotique aigu et avec l'analyse qui est faite de la dimension antisémite du geste. Comme nous le verrons, nous divergeons néanmoins sur les conséquences médico-légales. »

Jusqu'à présent, j'étais tenu à un devoir de réserve. Me Francis Szpiner, dans son rôle d'avocat, était libre de sa parole. La première fois que je l'ai entendu m'injurier, c'était sur un plateau de télévision. Je n'étais pas en situation de répondre. D'une part, je respecte le secret professionnel ; d'autre part, je sortais d'un service de réanimation. Je l'entends me traiter de Diafoirus de la médecine et il a réitéré ce type de propos à plusieurs reprises. Ce qu'il dit est stupide et insultant pour les magistrats, qu'il accuse de machiavélisme, et pour mes collègues, qui selon lui feraient servilement ce que je leur demande. J'ai donné les états de service du professeur Rouillon. Travailler avec lui procure une émulation scientifique et intellectuelle. Nous avons pu exprimer avec tact nos divergences dans un même rapport collégial tout à fait réciproque. Nous discutions, nous souhaitions préserver l'estime intellectuelle et le respect de l'autre. Les propos de Me Francis Szpiner sont insultants à mon égard puisqu'il m'accuse d'incompétence. Il ne peut s'empêcher d'associer mon nom à un qualificatif « l'inénarrable Dr Bensussan ». Il se fait du bien en me critiquant. En psychiatrie, lorsque nous sommes amenés à apporter des critiques sur le rapport d'un confrère, nous sommes tenus déontologiquement au tact, au respect, à la mesure, à la courtoisie et à l'honnêteté intellectuelle. Me Francis Szpiner n'a fait preuve d'aucune de ces qualités. Il a été discourtois et injurieux en me traitant d'imposteur. C'est extrêmement grave. Je ne pouvais pas venir à cette commission sans vous le dire.

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