Intervention de Dr Paul Bensussan

Réunion du mardi 23 novembre 2021 à 19h00
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Dr Paul Bensussan, psychiatre :

Je reçois des injures et des menaces tandis que je suis traité d'incompétent par un avocat. Il va de soi que je ne peux pas le juger digne de mon estime.

Nous avons eu une approche probabiliste sérieuse. Le doute est un état d'esprit intermédiaire entre l'ignorance et la certitude. N'oublions pas qu'à la suite de l'affaire d'Outreau, des tests psychologiques ont été mis en place à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) pour vérifier l'aptitude au doute des magistrats.

J'ai eu une phrase maladroite à la barre et elle a été malhonnêtement transformée en erreur de diagnostic. Or, j'insiste, nous étions tous concordants concernant le diagnostic. S'agissant des pronostics, nous avons indiqué : « Il est donc probable que l'évolution clinique de M. Kobili Traoré se fasse vers un trouble schizophrénique de forme paranoïde. » Pourtant, lorsque j'ai vu le sujet à la barre, il était différent. M. Kobili Traoré était syntone, tandis que ses réponses étaient adaptées. J'ai alors regretté la formulation plus tranchée de ma conclusion. J'ai indiqué au président de la chambre d'instruction que je trouvais le sujet en meilleure forme. Nous avions donc usé d'une formulation trop tranchée que j'ai alors regrettée, tout en maintenant l'approche probabiliste. J'espère que vous aurez les moyens de vérifier que M. Kobili Traoré, s'il n'avait pas de traitement auparavant, en suit bien un désormais. Il serait extrêmement périlleux d'interrompre son traitement.

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