J'ai relu votre expertise dans laquelle la description sémiologique est importante. Le caractère antisémite est-il le mobile ? Ou s'agit-il d'une thématique délirante antisémite ?
Dans votre rapport, vous parlez d'un contexte sociétal antisémite arabo-musulman. À mon sens, il n'existe pas une essentialisation de l'antisémitisme lié à une ethnie ou une confession. Toutefois, dans le descriptif sémiologique, lorsque vous réinterrogez le patient, nous n'avons pas le sentiment d'une rupture du contact dans l'événement polymorphe qui s'est produit. Il est conscient de ces actes, notamment quant au caractère antisémite de son crime. Ainsi, à la page 19, il est indiqué que, pour le Shabbat, il bloque les portes et n'a jamais rencontré de problème. Il commence à critiquer ses actes. S'agit-il d'une critique authentique ? Est-elle complète ? Est-elle partielle ? Quel est le degré de la critique ? Quel est le degré d'adhésion au délire ? Vous avez évoqué Eugène Minkowski, une école que j'apprécie. Le DSM est catégoriel. Ne faudrait-il pas analyser le sujet d'un point de vue multidimensionnel ? Enfin s'agissant des conclusions du rapport, vous reprenez la thématique sociopathique. Vous évoquez la schizophrénie héboïdophrénique ou anti-sociale. Aujourd'hui, penchez-vous vers une forme héboïdophrénique avec une prédominance de la personnalité initiale, ou vers une forme paranoïde de la schizophrénie ?