Intervention de Constance Le Grip

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 15h05
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaConstance Le Grip :

Mme la juge, c'est également la première fois que je siège dans cette commission d'enquête. Je n'appartiens pas à la commission des lois. Je ne suis ni juriste de formation, ni avocate, ni magistrate. Je suis simplement une femme de bonne volonté qui, comme tous les membres de cette commission d'enquête, essaie de comprendre.

Nous sommes tous très attachés à la séparation des pouvoirs et aux principes fondamentaux de notre République. Nous savons très bien que nous ne referons pas l'instruction. Nous aimerions simplement braquer plus de projecteurs sur cette affaire et tenter de mieux la comprendre.

Vous nous avez expliqué toutes les étapes et leur lourdeur, et le corset du code de procédure pénale dans lequel vous vous êtes sentie enserrée. En complément, j'ai le sentiment – et en tant qu'élus de la Nation, nous sommes en droit d'exprimer des sentiments – d'une relative non-compatibilité entre le fait que vous ayez dit à plusieurs reprises qu'il s'agissait d'un dossier particulièrement complexe et le fait que, dans le même temps, vous n'ordonniez pas de reconstitution, parce que M. Traoré a reconnu les faits et s'est désigné. Vous estimez que la reconstitution tout comme le transport, qui est moins lourd à organiser, ne sont pas utiles à la manifestation de la vérité. Nous avons le sentiment d'une non-cohérence entre vos déclarations et vos actes d'instruction qui n'ont pas été diligentés. Cette question soulève tout de même une incompréhension de notre part.

Vous avez esquissé en réponse à un propos de notre collègue Laetitia Avia que vous auriez peut-être ordonné un transport sur les lieux. Comprenez bien que ce point principalement suscite un grand nombre de nos interrogations, mais également beaucoup d'incompréhension (pour ne pas dire plus) de la part de nombreux concitoyens. Pourtant, dès le départ, avec la cosaisine, le caractère sensible de ce dossier était avéré, et dans la République telle que nous la connaissons, était susceptible d'avoir un certain retentissement. Le côté « droit dans mes bottes » que vous avez exprimé à de nombreuses reprises en arguant du code de procédure pénale peut sembler, à certains égards, difficile à intégrer, et de nature à continuer à alimenter certaines interrogations.

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