Intervention de Matthias Fekl

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 19h00
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Matthias Fekl, ancien ministre de l'intérieur :

Je n'ai pas ces informations. Je ne pense pas que le préfet de police Cadot ou le préfet de police Delpuech auraient pu cacher des informations à leur ministre de l'intérieur.

En ce qui concerne l'élection présidentielle, à aucun moment, ce contexte ne s'est immiscé dans mon approche du dossier, ni dans celle du premier ministre, ni dans celle du Président de la République. J'ai rencontré les responsables de la communauté juive au ministère de l'intérieur dans le courant d'avril. Je tiens cette réunion alors que l'affaire relève déjà de la compétence judiciaire. Nous avons tenu, l'ensemble de mes prédécesseurs sous le quinquennat précédent et je ne doute pas que cela soit le cas, au strict respect des compétences de chacun. J'ai rappelé, en particulier, le contexte de lutte antiterroriste, dans lequel la répartition des compétences entre le procureur de la République et le ministère de l'intérieur est très claire. Cette relation de confiance s'inscrit, aussi, dans le cadre de la séparation des pouvoirs. Malgré cela, j'ai considéré que cette affaire tragique méritait que je puisse donner des informations sur les aspects policiers de l'intervention.

L'affaire donne lieu assez rapidement à des articles dans la presse. Une marche à la mémoire de Mme Halimi a lieu quelques jours plus tard. Cette affaire n'est pas, de quelque manière que ce soit, étouffée.

J'étais en contacts très réguliers, y compris en dehors de cette réunion, avec différents responsables de la communauté juive. Le préfet de police l'était également, ainsi que le procureur. Malgré le fait que l'affaire relevait désormais de l'autorité judiciaire, cette réunion que j'ai tenue m'a semblé très importante, car l'antisémitisme dans notre pays progresse dans les esprits, dans l'expression, dans le relâchement de la parole et dans les actes. Beaucoup de citoyens juifs ne se sentent plus en sécurité et c'est insupportable. Dès lors qu'une victime est tuée parce qu'elle est juive, une attention particulière doit être donnée. Un effort permanent doit être fait dans la lutte contre l'antisémitisme qui est un fléau qui revient en France, en Europe et dans le monde. Il ne peut y avoir aucune tolérance face à cela.

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