Sur le déroulé, je me base sur la même note que celle du préfet de police de l'époque, M. Cadot. Je n'ai pas eu accès à d'autres éléments pouvant figurer dans la procédure judiciaire.
La BRI est une unité d'intervention équipée de manière particulièrement lourde en armement, en protections et en véhicules. Elle intervient quand il s'agit d'entrer dans des endroits compliqués, de faire face à des criminels sur des théâtres d'opérations très durs. C'est une brigade bien plus armée et préparée aux situations difficiles que la BAC.
Le soir du drame, je ne vois pas ce que la BRI aurait pu faire de plus que la BAC. Je me prononce avec beaucoup de prudence, puisque seuls ceux qui sont sur les lieux peuvent apprécier qui doit intervenir. Les BAC quand elles arrivent sur les lieux font le diagnostic et demandent le niveau d'intervention qui est nécessaire. Si vous mobilisez la BRI quand ce n'est pas nécessaire, le risque est de neutraliser la brigade qui peut être appelée sur un lieu où elle seule peut intervenir. Je n'ai jamais eu l'information sur la demande de la procureure.
Concernant le vigik et les clés, je ne peux pas croire à des mensonges ou de la falsification de la part de la police. J'ai écouté l'audition du brigadier-chef. Même avec la clé, la question de l'intervention ou non pouvait se poser et relevait de l'appréciation. Le commissaire a rappelé qu'avec les clés, une intervention peut tourner au drame.
Je souhaiterais revenir également sur la peur. Nous pouvons tous avoir peur. Le métier de ces équipes est d'affronter l'horreur quotidiennement. La violence, la brutalité… Ils passent leur vie à affronter cette violence et, s'ils ont peur, à la surmonter.