Nous avons auditionné cette magistrate. Elle était extrêmement émue. Elle nous a expliqué qu'elle avait sollicité à plusieurs reprises l'intervention de la BRI, mais que sa demande était restée sans suite. Cette magistrate s'est rendue très rapidement sur les lieux et elle a été extrêmement touchée parce qu'elle a vu de ce drame.
L'assassin a dormi chez Abdelkader Rabhi. Ils ont regardé un film ensemble et il prétend que Traoré est reparti vers une heure du matin, heure à laquelle des témoins affirment avoir entendu les premiers « Allahou Akbar » monter de la cour de l'immeuble, cris qui ont cessé et repris deux heures plus tard, proférés par la même voix.
Interrogé sur sa connaissance des pratiques religieuses de Traoré, Abdelkader Rabhi affirme qu'il ne faisait pas vraiment la prière, ne pratiquait pas et n'observait plus le ramadan depuis plusieurs années. Or nous savons que Traoré s'était radicalisé récemment et qu'il fréquentait assidûment la mosquée Omar. En outre, une audition réalisée par les services de police indique qu'il refuse de tenir la porte aux femmes et ne les salue plus. Plusieurs témoins ont affirmé que, la nuit du drame, Traoré a crié « Allahou Akbar », ce que confirment les cinq minutes de l'enregistrement audio réalisé au moment de la défenestration que nous avons entendues. Pour quelles raisons n'avez-vous pas mené d'investigations à la mosquée Omar, connue de surcroît pour être une mosquée salafiste, afin d'obtenir des renseignements sur les pratiques religieuses de Traoré ?