Si vous le permettez, je rassemblerai les questions que vous voudrez bien me poser sous deux rubriques essentielles à mes yeux : Kobili est-il responsable de son acte et s'agit-il d'un acte à caractère antisémite ?
Sa responsabilité ne fait aucun doute, d'un point de vue psychiatrique, même si mes confrères défendent une autre thèse, et ce pour une raison simple : son acte n'a pas été commandé par une idée insolite, saugrenue, imprévue, autrement dit délirante, qui aurait surgi dans un psychisme quotidien, banal, mais sa conduite a été dirigée par le même thème qui guide sa vie depuis son enfance : une force étrangère intruse le prive d'occuper sa place et de se faire reconnaître. Ce thème permanent a guidé son enfance, commandé sa violence contre diverses formes d'autorité (scolaire, sociale, policière ou autres). L'autorité était représentative de ce qui l'empêchait d'occuper sa place et en premier lieu à son domicile. La mort de son père alors qu'il avait sept ans l'a laissé, petit garçon, dans un milieu de femmes. Quant à son futur beau-père, il a adopté un comportement qui se voulait paternel, mais que, lui, a refusé. Il avait à son domicile une force intruse, étrangère qui l'a amené, du fait de sa violence, à se trouver comme un étranger à son domicile, chassé de son foyer, trimballé dans divers internats et familles d'accueil…