Intervention de Dr Charles Melman

Réunion du jeudi 2 décembre 2021 à 18h30
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Dr Charles Melman :

J'ai échangé avec le Dr Daniel Zagury. Je n'ai pas voulu discuter du diagnostic de bouffée délirante. Ce genre de discussion entre confrères aboutit rarement à quelque chose de concret. En tant qu'ancien médecin responsable des admissions à l'hôpital Sainte-Anne, pendant de nombreuses années, je recevais tous les jours une trentaine de malades pour lesquels je devais établir un certificat d'admission ou de non-admission. J'ai donc été confronté à de nombreux cas de bouffées délirantes et j'ai soigné ces patients. Nous avions un service d'hospitalisation pour les cas aigus. Je ne l'ai pas choisi mais je suis familier de cette problématique, de même que je suis familiarisé avec les questions de psychopathologie africaine qui comptent en cette matière. J'ai été le psychiatre d'un centre d'ethnopsychiatrie et d'ethnopsychopathologie africaine qui dépendait de la Sorbonne, dont la finalité était de vérifier les différences de fonctionnement psychique entre les sociétés occidentales et africaines.

Bien que je ne l'aie jamais rencontré, les éléments présentés par Kobili me sont parfaitement familiers. Le délire de possession, le sentiment d'être saisi par une force malfaisante, et que d'aucuns ont qualifié de bouffée délirante – mais peu importe – est une manifestation fréquente dans les milieux africains. Ces malades sont familiers, parfaitement tolérés dans les villages de la brousse africaine.

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