Intervention de Dr Charles Melman

Réunion du jeudi 2 décembre 2021 à 18h30
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Dr Charles Melman :

Nous n'avons aucun élément nous permettant de dire que, depuis des semaines, il avait le projet d'agresser ou d'éliminer cette femme mais, en tout cas, il est vraisemblable que s'être retrouvé de nouveau sans domicile a joué un rôle. Il n'avait comme domicile que celui de son copain Abdelkader qu'il venait de quitter à trois heures trente du matin et il venait d'essayer avec le domicile des Diarra, qui jouent un rôle important dans cette histoire. Il ne s'est pas senti chez lui au domicile des Diarra car il était toujours aussi anxieux. Il a brusquement « compris » que celle qui l'empêchait d'être chez lui, et même d'être enfin reconnu, était là. Il a alors préparé ce rituel qui visait à gagner son salut grâce à ce meurtre.

La suite est également en contradiction avec les effets du cannabis. Le cannabis place dans un état ébrieux et entraîne des difficultés de coordination motrice. Il est difficile, sous son effet, de passer d'un balcon à un autre. Une fois arrivé au domicile de la victime, il a fait montre d'une parfaite coordination motrice en la martyrisant pendant de longues minutes et en découvrant ce qui était sa tâche.

Le mensonge qui figure dans les conclusions de la juge comme des experts est l'allégation qu'il aurait découverte par hasard que c'était le domicile de cette femme. C'est un mensonge grossier. Tout d'abord, tous les amis de Sarah Halimi qui fréquentaient son domicile savaient qu'elle n'exposait pas de chandelier chez elle. C'était son droit mais il n'y en avait pas. Par ailleurs, il est peu probable que ce garçon à peu près inculte ait eu la capacité discriminative pour pouvoir repérer la Torah parmi les livres d'une bibliothèque ou dispersés sur une table.

En lisant le compte rendu de la première comparution devant la juge à l'unité des malades difficiles de l'hôpital Henri Colin, n'importe quel profane dans les questions juridiques peut s'apercevoir que la juge souffle les réponses à Kobili Traoré : « Vous aviez beaucoup fumé avant cet acte, n'est-ce pas ? » « Ah ben oui alors ! » La toxicologie ne le montre pas du tout.

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