Pour le dire autrement, on croit être généreux avec Kobili en le privant d'un procès, mais en réalité, d'un point de vue psychiatrique et humain, on le prive d'être reconnu comme celui qui aurait commis un crime. On le décrit comme étant quelqu'un qui aurait été victime d'une mécanique qui l'aurait saisi à son insu. On le prive de sa qualité de responsable, on le prive de sa personnalité, on le prive de son humanité. Il agit comme un « connard » humain ordinaire. Cette façon de lui épargner un procès est une façon de le confirmer dans sa position de victime, en refusant de considérer son acte comme une tentative d'être un homme. C'est ce qu'il a toujours cherché à obtenir : être reconnu comme un homme, ce qu'il ne parvenait pas à faire, et il n'était pas prêt à le devenir à travers le mariage.