Si j'étais en sa présence, je me permettrais un mot grossier. Je dirais que dire une chose pareille est dégueulasse : cela revient à condamner à rester à vie en hôpital psychiatrique une personne au lieu de lui permettre de purger les années de prison qu'il devait légitimement effectuer. C'est pour justifier sa propre expertise, rien d'autre, que l'on condamne quelqu'un à l'internement à vie. Il a raison sur la récidive, mais elle se produira pour un seul motif : au cours de ce premier crime, il n'a pas été reconnu comme responsable. Il risque donc de le reproduire jusqu'à ce qu'on le prenne pour l'homme véritable qu'il peut être, et qu'il soit reconnu comme une « créature supérieure » qui n'hésite pas à régler ses comptes. S'il y a un motif pour qu'il récidive, ce n'est pas parce qu'il serait de nouveau la proie de ce qu'ils appellent une bouffée délirante – je pourrais vous dire en deux mots pourquoi ce n'est pas une bouffée délirante mais peu importe – mais simplement par le fait que l'on se comporte avec lui comme si le crime qu'il a commis n'avait pas eu lieu. Mais alors, une fois de plus, c'est le pauvre garçon qui n'arrive pas à se faire respecter.