Ce n'est pas le but de notre commission. Notre objectif est de déterminer si des dysfonctionnements se sont produits. Le plus compliqué pour nous est de savoir si des dysfonctionnements médicaux ont eu lieu. Je sais que la famille souhaite une révision du procès mais cela n'a rien à voir avec notre commission, même si je peux comprendre la frustration de la famille. Comme l'a expliqué le Grand rabbin de France, à qui j'ai encore parlé aujourd'hui, une cour d'assises de la République est censée rendre justice. On a l'impression que justice n'a pas été rendue, ou en tout cas comme il le fallait, même si elle est définitive et nous oblige. Pour nous, l'objectif est de déterminer si des dysfonctionnements sont intervenus, par exemple dans la façon dont les experts ont été nommés. Est-il courant que la juge d'instruction, disposant déjà d'un avis de la part d'un éminent psychiatre comme le Dr Zagury, sollicite d'autres experts sans que la défense ait émis la moindre demande en ce sens ? Vous n'êtes pas le seul d'ailleurs à avoir déclaré que la juge a nommé un collège d'experts tout en sachant qu'ils infirmeraient le diagnostic du premier expert. Je ne vous cache pas que le plus compliqué pour nous est de comprendre les avis psychiatriques car nous n'avons pas de compétences dans ce domaine. Je vous écoute avec beaucoup d'attention, et la réunion étant enregistrée, nous aurons ensuite l'occasion d'en rediscuter avec tous les commissaires. Certains de vos propos me semblent tout à fait pertinents.