Je ne l'ai pas ressenti. Tous les échanges se sont faits très rapidement. Chacun m'a écouté avec attention, et a indiqué ce que le procureur a conclu le vendredi, c'est-à-dire que rien ne permet de retenir ni d'exclure le caractère antisémite. Comme vous, M. le président, quand j'entends parler de ces sourates, des cris « Allah akbar », je conclus à l'antisémitisme, mais le préfet, le procureur, le premier ministre et le ministre de l'intérieur disposaient des mêmes éléments. Il faut leur poser la question. Je ne fais que répéter ce qu'a dit le procureur. Malheureusement, il a été déclaré que l'assassin souffrait de problèmes psychiatriques. J'ai tout de suite imaginé que l'affaire s'en verrait ralentie, et que nous devrions continuer le combat pour faire reconnaître le caractère antisémite. C'est la raison pour laquelle le consistoire s'est porté partie civile. Quant aux autorités représentant l'État, c'est à elles de vous dire leur conviction. Par habitude des relations avec ces dernières, je pense qu'elles font toujours preuve de prudence dans la qualification des faits, ce que je comprends. Cependant, je comprends moins qu'autant de temps ait été nécessaire pour reconnaître la qualification d'antisémitisme une fois que l'enquête a été menée et qu'un juge d'instruction a été nommé. J'en ressens de la colère, mais je ne suis pas juge.