Je suis obligé de dire la vérité, et je vous répondrai donc que c'est évident. Toutefois, j'aurais préféré que le vote soit unanime. Il n'a pas été large, mais acquis de justesse. La reconnaissance n'est pas encore massive et des villes en France ont refusé cette définition. Elle représente bien sûr une avancée majeure, et je remercie les députés de leur travail collectif, mais il n'est pas normal que nous ayons craint que la loi ne soit pas votée. Cette loi a eu le mérite de créer une nouvelle dynamique dans notre pays.
Pour conclure, je vous relis une phrase que j'ai écrite dans Le Monde juste avant la manifestation pour Sarah Halimi, pour rappeler l'intensité de l'émotion qui saisissait la communauté : « comment rassurer nos coreligionnaires et continuer à bâtir un avenir solide et pérenne en France si la justice, elle, ne nous rassure pas sur sa capacité à être intraitable avec les antisémites et les islamistes ? ». Cette phrase résume l'inquiétude de la communauté juive et sa volonté de continuer à respecter les décisions de justice et la parole publique et à comprendre cette parole publique qui doit être argumentée. Mais, par ailleurs, aucun antisémite ne doit pouvoir échapper à la justice.