Je vous remercie d'avoir témoigné sous serment devant notre commission, dont la vocation première, je le rappelle, est d'identifier des dysfonctionnements de la police et de la justice. L'objectif n'est pas de vous asséner de questions vous mettant éventuellement en cause, mais de vous interroger sur les procédures telles que vous les avez suivies et sur d'éventuels axes d'amélioration que vous pourriez nous préciser. M. le président, pendant l'audition, vous avez répété à deux ou trois reprises que madame, dans sa déposition à la police, parle du meurtrier en l'appelant Kobili. Je vous rappelle que le docteur Melman a appelé l'assassin « Kobili » pendant toute son intervention au cours de notre audition, ce qui m'a choquée.
Concernant la défenestration, vous n'avez pas pris le pouls de la victime. Le rapport d'autopsie confirme que le décès est intervenu du fait de la chute, ou peut-être un peu plus tard. Je n'ai pas directement vu la victime, mais j'en ai vu des photos et je peux comprendre que vous ayez pensé qu'elle était morte. Vous parlez non pas de cris, mais de vacarme. Le timing est court et complexe. Les témoins eux-mêmes font état de cris, puis uniquement de coups, parce que la victime, très rapidement, n'était plus capable de crier. L'acharnement est terrible, et il faut aussi imaginer – même s'il est cruel de le dire ainsi – le gabarit de Mme Halimi face à celui de M. Traoré. Il est envisageable qu'elle n'ait pas été en mesure de crier très longtemps.
Pensez-vous que des procédures différentes vis-à-vis de votre hiérarchie permettraient des interventions plus rapides, au moins au niveau des communications ?