Chacun est dans son rôle !
J'aimerais également vous interroger, tout en sachant que je m'expose à être déçu par votre réponse, sur l'absence de reconstitution. Aucune des deux juges d'instruction ne s'est rendue sur les lieux. Le bureau de notre commission d'enquête, lui, s'y est rendu et y retournera. Si les juges s'étaient rendues sur place, à défaut de procéder à une reconstitution, elles se seraient rendu compte, de façon certaine, qu'il y a eu préméditation.
Beaucoup de gens ont du mal à comprendre, en dépit des explications fournies, comment la justice a pu à la fois reconnaître le caractère antisémite du meurtre et déclarer son auteur pénalement irresponsable. Comment imaginer qu'un tel drame n'ait pas donné lieu à une reconstitution ? Cela aurait permis de prendre conscience que le côté du balcon par lequel l'assassin est entré est d'un accès moins aisé que l'autre, et que la porte-fenêtre a été ouverte avec un objet contondant. Nous nous rendrons sur les lieux avec l'un des meilleurs experts de France pour confirmer l'hypothèse que l'assassin a prémédité son acte et ne s'est pas rendu là par hasard.
Aucune menorah, qui est un chandelier à sept branches, n'était visible. Seuls l'étaient des bougeoirs, comme on en trouve dans toutes les maisons de France, ainsi que des livres, écrits en français ou en hébreu, mais aucun exemplaire de la Torah. Par ailleurs, le meurtrier a apporté des affaires n'appartenant pas à la famille.
Tout cela m'amène à dire, avec toute l'émotion qui est la mienne, mais aussi avec la force d'un propos basé sur des faits, et à l'unisson des membres de la commission d'enquête ayant suivi nos travaux depuis le début, que la justice aurait exigé que les juges se rendent sur les lieux et procèdent à une reconstitution.