J'ai été l'un des rares, sinon le seul, à m'opposer à l'audition du juge Fabrice Burgaud par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire d'Outreau, pour les raisons que j'ai avancées tout à l'heure. J'étais alors avocat ; je n'ai pas changé d'avis, ce qui peut m'arriver, comme tout un chacun. Je redoutais la possibilité d'un mélange des genres. Je n'insinue pas que la commission d'enquête que vous présidez s'y adonne. Je me contente de rappeler que la séparation des pouvoirs n'est pas à sens unique, étant entendu que les magistrats n'exercent pas un pouvoir, mais une autorité. La séparation des pouvoirs s'impose à tous.
Vous me demandez si je réfléchis encore depuis que je suis ministre. Je vous rassure, la réponse est oui. Vous me demandez si j'ai encore un cœur depuis que je suis ministre. Je suis obligé de vous dire que oui. Vous me demandez si j'ai encore une sensibilité depuis que je suis ministre, et si j'ai encore une idée de la façon dont chacun doit être traité dans une procédure judiciaire. La réponse est oui. Rien de tout cela ne m'amène à répondre aux questions portant sur l'affaire à laquelle est consacrée cette commission d'enquête, ce qui m'est impossible, comme je vous remercie de l'avoir rappelé à plusieurs reprises.