Vous avez parlé d'apaisement. En l'espèce, les parties civiles ont eu le sentiment que le juge s'était parfois substitué à la défense de Traoré alors que l'on attendait de lui une parfaite impartialité. Par exemple, le parquet a demandé la requalification des faits cinq mois après la mise en examen. La juge ne souhaitait pas retenir l'antisémitisme contrairement au parquet. Un éminent expert judiciaire, le Dr Daniel Zagury, avait établi un diagnostic qui envoyait l'assassin en cour d'assises mais la juge, alors que la défense ne le lui demandait pas, a désigné un autre collège d'experts, dont Me Francis Szpiner nous a dit qu'elle savait qu'il rendrait un diagnostic inverse. Bien sûr, en France, on ne doit pas juger les fous, heureusement ! Mais beaucoup de questions se posent et nous essayons d'y répondre. Si l'affaire avait été portée devant la cour d'assises, celle-ci aurait tout aussi bien pu retenir l'irresponsabilité pénale. L'implication du Président de la République, les manifestations populaires, les dizaines de milliers de personnes descendues dans la rue, en France et ailleurs, montrent que tout n'a sans doute pas fonctionné correctement.
Merci d'avoir répondu à notre invitation, M. le garde des sceaux et de vous être exprimé sans langue de bois.