Cela paraît totalement invraisemblable. Un témoin appelle police secours à 4 heures 37, puis à 4 heures 40, puis à 4 heures 49 pour signaler qu'elle est témoin de l'agression d'une femme. Il lui a été répondu que, s'il s'agissait du différend familial rue de Vaucouleurs, la police était déjà au courant. Pourtant, les événements ont lieu, à la même heure, dans le même quartier et à quelques mètres de distance. Un autre appel est émis à 4 heures 45 par un autre témoin qui déclare : « je vous appelle car il y a un monsieur qui frappe sa femme, une dame se fait tabasser ». L'interlocuteur de police secours répond : « oui, rue de Vaucouleurs, on est au courant ». Les fonctionnaires de police sur place indiquent ne jamais avoir été au courant de ces appels d'urgence. Le drame est là, M. le policier : six, neuf, douze policiers sont sur place à partir de 4 heures 24 et une femme va se faire tabasser à mort pendant douze minutes et pas un d'entre eux n'intervient. Nous ne comprenons pas, nous citoyens français qui aimons notre police et qui avons confiance en elle. Nous avons des héros parmi nos forces de police, à l'instar des policiers qui sont intervenus au Bataclan, au péril de leur vie, lors des attentats terroristes de 13 novembre 2015. Ils ont contrevenu aux ordres de ne pas entrer. J'étais vice-président de cette commission d'enquête. Au péril de sa vie alors que personne ne le lui demandait, un policier est entré dans le Bataclan. Son intervention a permis d'éviter la mort de deux cents autres Français. C'est un héros national. Dans ce cas précis, une femme hurle pendant douze minutes, les voisins étaient dehors et les policiers dans la cour, les appels – je suis en train de vous lire le verbatim – se succèdent à 4 heures 37, 4 heures 40, 4 heures 49, il y en a eu d'autres, pourtant, vous m'indiquez que personne n'est au courant de cette agression. S'il ne s'agit pas d'un dysfonctionnement, qu'est-ce qu'un dysfonctionnement ?