Il s'est écoulé une heure et quatorze minutes entre le premier appel d'urgence de la famille Diarra et l'interpellation de Traoré. Comment l'expliquer pour une intervention pour un homme qui n'a pas un couteau, un canif sur lui ? Il a ses poings. Il dit une formule magique, en arabe, qui n'est pas sa langue maternelle, mais il connaît comme tout bon Musulman des sourates du Coran en arabe. Tous les Français connaissent le très célèbre « Allah akbar », « Dieu est grand », qui devrait être une magnifique expression pour l'Humanité et qui est devenue un cri de ralliement contre des innocents qui se font massacrés, comme le père Hamel, égorgé, comme des enfants tués à bout portant à Toulouse, comme un patron égorgé par son employé à Grenoble, comme des enfants qui regardaient un feu d'artifice le 14 juillet, avec leurs parents, sur la Promenade des Anglais à Nice, écrasés par un assassin qui criait « Allah akbar ». Ce mot magique tétanise, paralyse.