Intervention de Meyer Habib

Réunion du jeudi 16 décembre 2021 à 10h30
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib, président :

Nous connaissons le déroulement général de l'intervention. Nous avons conscience du fonctionnement ou devrais-je dire du dysfonctionnement de cette intervention. Un centre d'appels doit centraliser et optimiser les informations. La substitute du procureur sait qu'une femme se fait massacrer. À l'inverse, au centre d'information et de commandement, on n'est pas au courant, sauf d'une tentative de séquestration qui, en réalité, n'en est pas une. En effet, l'assassin va chez la famille Diarra pour se rendre chez Mme Sarah Halimi qu'il sait être de confession juive. Nous avons appris hier, par une policière, que Mme Sarah Halimi avait confié deux jours auparavant qu'elle avait peur de l'assassin. Les témoins nous indiquent qu'elle en était effectivement effrayée depuis des années. L'assassin avait préparé son meurtre, il s'était changé, avait effectué des ablutions et récité des sourates du Coran, ce qui est courant dans les attentats islamistes. Il n'a pas séquestré la famille Diarra qui s'est réfugiée dans une pièce de leur appartement, probablement en raison de l'agitation toute particulière dont faisait preuve Kobili Traoré. Ils ne seront pas agressés par ce dernier, ce qui prouve accessoirement qu'il disposait d'un semblant de discernement pour reconnaître ses amis, originaires du même village d'Afrique, et une femme juive qu'il massacrera quelques minutes plus tard. Six policiers sont présents. Vous êtes au centre d'intervention et vous ne saurez jamais qu'une femme sera massacrée pendant vingt minutes. C'est du moins ce que je crois comprendre, car votre prédécesseur et supérieur hiérarchique a été plus précis que vous. Ainsi, il nous a dit : « Jamais je n'ai su qu'une femme se faisait massacrer. » Pourtant, la substitute du procureur nous a indiqué être au courant et avoir décidé de se rendre rapidement sur place.

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