Exactement. Nous ne le savions pas. Le dossier comprend des dizaines de milliers de pages. La famille Diarra nous en a informé : elle a fourni un trousseau de clés et un vigik. Or, dans le dossier, il n'est question que du vigik. Cela nous porte à croire que les rapports de police ont été floutés afin de cacher une partie de la réalité. Sur ce trousseau se trouvait la clé de l'appartement de la famille Diarra. Il n'y avait donc pas besoin d'un door-raider. La porte de Mme Sarah Halimi a été ouverte avec un door-rider alors qu'elle était barricadée. Tant qu'il n'est pas question de coups portés à Mme Halimi, je peux comprendre qu'on pensait à une séquestration sous contrôle, sans entrer. Dans ce cas, il n'est nul besoin de demander du matériel lourd, des renforts, des casques. Il n'est pas armé. Ce n'est plus le cas à partir du moment où Mme Halimi crie. Elle a été agressée pendant douze à vingt minutes. Ce laps de temps est particulièrement difficile à déterminer. C'est pour cette raison que nous souhaiterions disposer de la chronologie de l'intervention. Les policiers sont présents sur place pendant que Mme Halimi hurle. Pas un d'entre eux n'a entendu ce cri. Ce n'est pas possible.
Je prends toutes mes responsabilités lorsque je dis que les policiers, qui nous ont indiqué ne pas avoir entendu de femme hurler, mentent sous serment. J'ai bien compris que ce soir-là vous étiez au centre d'intervention qui centralise les évènements de la nuit dans l'agglomération parisienne, sans vous attacher particulièrement à cette affaire. Mais, néanmoins, je vous demande votre avis. Peut-être un policier me dira-t-il qu'il est incroyable que six policiers sur place n'aient pas entendu une femme hurler pendant vingt minutes. Aurais-je cette réponse ? C'est la question que je vous pose.