Intervention de Emmanuel Vire

Réunion du mercredi 3 juin 2020 à 16h00
Commission d'enquête sur les obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire

Emmanuel Vire, secrétaire général du CNJ-CGT :

Le métier change. L'immédiateté de d'information, la place des réseaux sociaux nous conduisent à nous interroger. Qui est journaliste aujourd'hui ?

Sur la situation économique, pendant ces deux derniers mois, il n'y avait plus de quotidien dans les Antilles. Si M. Niel n'était pas arrivé à la rescousse pour récupérer les anciens journaux d'Hersant, il n'y aurait aujourd'hui plus de journaux aux Antilles.

Nice Matin a failli disparaître. Dans un contexte local compliqué économiquement, politiquement, socialement, ce quotidien a également été acheté par M. Niel. Pour l'instant, on ne sait pas ce qu'il veut en faire, de quels moyens disposera le journal et quelle sera sa ligne éditoriale. Croyez-vous, qu'en ce moment, dans cette situation, les journalistes de Nice Matin vont révéler des affaires ? Non ! Ils attendent de voir ce qu'il va se passer et veulent déjà savoir s'ils vont conserver leurs emplois. En dix ans, nous sommes passés de 40 000 à 35 000 journalistes.

On a l'impression d'avoir des informations partout et immédiatement sur les chaînes d'information en continu. En tant que secrétaire général d'un syndicat de journalistes, je ne me félicite pas de la course à l'échalote des chaînes d'information.

Cela m'inquiète de voir comment le temps médiatique peut prendre le dessus sur le temps de justice. En tant que citoyen, je suis choqué. C'est pour cela que je suis heureux de voir que des journaux comme Mediapart, Le Monde, le Figaro ont des moyens et du temps pour mener des enquêtes.

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