Intervention de Didier Lallement

Réunion du mercredi 24 juin 2020 à 14h30
Commission d'enquête sur les obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire

Didier Lallement, préfet de police :

. Parce qu'il a été considéré par le législateur, dans sa sagesse, qu'il fallait une certaine expérience pour devenir OPJ et qu'un jeune gardien ne pouvait pas l'être. Il faut cette ancienneté et passer un examen de qualification. Mais je sais que j'aurai toujours un déficit d'OPJ. Je dis souvent sous forme de boutade, parce que c'est un territoire que j'ai connu dans une précédente affectation, qu'il y a plus d'OPJ à Guéret qu'à La Courneuve. Il y a un problème de répartition, mais je n'empêcherai pas la mécanique naturelle des affectations. C'est ainsi que fonctionne la préfecture de police. Elle reçoit les fonctionnaires sortant de l'école parce qu'ils ont moins le choix de leur affectation, comme pour un certain nombre d'administrations. Il n'y a pas de spécificité de la police parisienne par rapport à l'administration pénitentiaire que je connais un peu. L'ancienneté permet de cumuler suffisamment de points pour obtenir une mutation et s'éloigner du centre. Quand j'étais à Bordeaux, la moyenne d'âge de mes fonctionnaires était plus proche du mien que celle des fonctionnaires de la préfecture de police. Si la qualification pouvait être au moins très fortement avancée après la sortie d'école, je pourrais mieux fidéliser les OPJ. Par ailleurs, s'agissant des cas spécifiques de la Seine-Saint-Denis, le Gouvernement a demandé un renforcement des OPJ. De plus, il existe une prime OPJ mais, pour des raisons techniques complexes, on peut continuer à en percevoir une partie sans effectuer la totalité du travail d'OPJ, ce qui ne m'aide pas. Il faudrait que j'obtienne des OPJ pour permettre à la DSPAP et à des SAIP d'être beaucoup plus offensifs.

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