Il n'a pas encore été question du rapport entre la justice et la presse, autre pouvoir. Il est difficile de conjuguer le nécessaire secret de l'instruction, qui participe de la sérénité de la justice, et l'utilité démocratique d'informer le public. Ce ne sont pas les avocats qui alimentent les journalistes car ils sont tenus à un double secret : le secret professionnel dans l'intérêt du client, et le secret de l'instruction. Greffiers et parquetiers sont sans doute plus libres, sinon de communiquer des pièces, du moins de faire en sorte que, comme par hasard, elles soient à merci. Il est toujours désagréable pour l'avocat d'une partie de voir un procès-verbal d'instruction ou d'audition presque intégralement publié dans un grand journal. C'est anormal. Le secret de l'instruction participe de la protection des victimes et des personnes mises en examen, présumées innocentes jusqu'à la condamnation définitive en appel.