Intervention de Christiane Taubira

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 9h30
Commission d'enquête sur les obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire

Christiane Taubira, ancienne ministre de la justice :

On juge une structure à ses résultats et il est clair que le PNF a fait ses preuves. J'ai rappelé brièvement le contexte de sa création, qui a suscité des débats très vifs et des oppositions très fortes. Mais nous avions des questions importantes à traiter : il fallait lutter contre les atteintes à la probité et la grande corruption et revoir nos standards, puisque la France était, je crois, au vingt-deuxième rang dans le classement de Transparency International.

La question de la compétence du PNF s'est posée. Pour ma part, j'étais plutôt d'avis que d'autres juridictions puissent traiter de contentieux de même nature et nous sommes tombés d'accord sur le principe qu'il n'ait pas de compétence exclusive. Pourquoi l'avoir rattaché au procureur général de Paris ? Il me semblait important que le procureur du PNF soit un procureur de plein droit, ou plutôt une procureure : je ne cache pas que j'ai souhaité qu'une femme en prenne la tête. Lorsque je suis arrivée, la base de la magistrature était féminine à 82 % et, au sommet, on comptait moins de 10 % de femmes. Nommer des femmes à des postes importants est devenu mon obsession et elles étaient 40 % lorsque j'ai quitté le ministère. C'est une autre source de fierté. Je me rends compte que j'étale mes sources de fierté : ce n'était pourtant pas mon intention en venant ici !

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