Le parquet national financier a suscité, y compris chez des personnes qui étaient opposées à sa création, une volonté de multiplier les parquets spécialisés. Je ne suis pas persuadée a priori que cela soit nécessaire. Tout d'abord, je ne pense pas qu'il faille banaliser la mission des parquets ni considérer que la spécialisation à outrance soit la réponse. Le parquet à la française deviendrait un parquet à la fantaisie française ! Or la justice est un sujet trop sérieux pour cela. Les réponses que nous apportons à l'écocide – ce concept global, qui vise toutes les atteintes aux écosystèmes et à la biodiversité, n'est pas encore installé mais il finira par l'être, à mon avis – sont-elles satisfaisantes ou bien appellent-elles une spécialisation qui rendra la justice plus efficace ? Personne n'est en capacité de le dire : il faut étudier très sérieusement cette question pour prendre une décision.
Sur l'indépendance de la justice, vous avez habilement évoqué l'indépendance de « l'institution judiciaire » et non du « pouvoir judiciaire ». J'ai une position très stable sur la question de l'indépendance. Je suis très attachée à la démocratie.