Il faut parvenir à réhabiliter le courage politique. Le problème, c'est que le personnel politique est très exposé et qu'il en prend plein la figure. J'y vois un danger terrible pour la démocratie : si cela continue à être aussi violent, les gens qui ont des idéaux et qui ont envie de servir vont très vite se rendre compte que cela signifie porter préjudice à sa vie personnelle, à sa vie familiale, se compliquer la vie, être à la disposition de tout le monde, être constamment en train de travailler parce qu'il faut comprendre les choses pour prendre les bonnes décisions – ces gens-là vont s'éloigner ! Il faut réhabiliter le courage politique mais il faut aussi créer les conditions pour qu'il n'exige pas forcément du masochisme. Le courage de faire, le courage de dire, le courage d'aller à contre-courant, ce n'est pas forcément le courage de souffrir !