Je ne connaissais ni Mme Champrenault, ni Mme Éliane Houlette. D'ailleurs, lorsque je suis arrivée à la tête du ministère de la justice, je ne connaissais pas grand-monde, à l'exception de quelques magistrats connus. J'avais eu, en tant que parlementaire, à travailler sur les questions liées à l'ordonnance de 1945 : je connaissais donc le président Jean-Pierre Rosenczveig, mais seulement dans ses fonctions de magistrat spécialisé dans la délinquance des mineurs. C'était un inconvénient parce que je devais découvrir tout le monde, mais c'était aussi un avantage parce que je n'étais pas dans les réseaux.
Mon grand principe, pendant les quatre années que j'ai passées au ministère, c'était de nommer des femmes à des postes de haute responsabilité. J'ai ainsi retardé la transmission de la transparence pour le PNF parce que je cherchais une candidate correspondant vraiment au profil que nous avions décrit. J'en ai donc auditionné plusieurs : Mme Houlette avait une perception très claire des enjeux, raison pour laquelle je l'ai proposée ; le CSM a ensuite donné un avis favorable.
Pour le poste de procureur général près la cour d'appel de Paris, je ne connaissais pas Mme Champrenault. Je l'avais simplement croisée dans la juridiction de Basse-Terre, et j'avais conservé une bonne impression de la conduite, par le parquet général, de ce ressort qui multipliait les difficultés. Très souvent, en effet, les prisons, les juridictions, la protection judiciaire de la jeunesse, etc., sont sinistrées dans les outre-mer. J'ai donc proposé sa candidature après l'avoir auditionnée, mais je ne la connaissais pas avant.