L'orientation professionnelle est un métier. Les agents de l'OFII ne sont pas formés pour cela et ils n'ont pas été recrutés pour cela. La prise en charge des personnes réfugiés et des immigrations nécessite que l'ensemble des administrations se spécialise dès lors que ce sujet est une priorité. Aucune administration ne peut être généraliste.
Nous sommes la première étape. Nous orientons les personnes du mieux possible. Ensuite, chaque immigration a besoin d'une prise en charge spécifique. Les immigrations doivent être considérées au pluriel. La migration soulève des problèmes différents en fonction du pays d'origine. Des pays qui sont depuis longtemps déstructurés du point de vue du système scolaire amènent des personnes qu'il est beaucoup plus difficile de prendre en charge. Il faut en tenir compte. Les personnes qualifiées éprouvent moins de difficultés pour trouver des débouchés.
La fermeture des concours pose parfois problème en médecine, et nous avons continué de faire venir des médecins du Maghreb durant la crise sanitaire. Le numerus clausus a empêché durant de nombreuses années de jeunes Français de devenir médecins alors qu'en 2019, plus de 4 000 médecins algériens ont demandé à venir en France alors même que ce pays a besoin de médecins et de médecine de proximité.
Les emplois non pourvus pour lesquels une partie du patronat demande de manière insistante des demandeurs d'asile sont les mêmes emplois sur lesquels le patronat ne s'interroge pas sur les raisons pour lesquelles il éprouve des difficultés à recruter : rémunération, pénibilité au travail, etc. À défaut de mener cette réflexion, nous utiliserons de la main d'œuvre qui acceptera des conditions dégradées de travail que d'autres refuseront. Je sais que des jeunes refusent des emplois, car ils considéreront que le niveau de rémunération n'est pas suffisant. Ce problème politique de cohésion sociale dépasse largement l'administration. J'ai un point de vue sur ce sujet en tant que citoyen, alors que je n'en ai pas en tant que fonctionnaire.