Nos travaux sur le parcours des migrants et sur la vision française de l'asile nous amène à identifier certains écueils qu'il nous faut intégrer à notre réflexion.
Avec tout le respect que nous devons aux différentes institutions qui interviennent successivement dans la chaîne de l'asile, il reste permis de s'interroger sur l'effectivité de leur séparation les unes des autres. Situé en début de chaîne, le directeur général de l'OFPRA appartient par exemple au corps des membres du Conseil d'État, l'instance qui intervient en bout de chaîne.
Nous constatons ensuite le lien qui s'établit communément en France entre insécurité et présence des migrants. Dans le même temps, nous observons souvent que l'absence de régularisation des personnes s'associe à la quasi-impossibilité d'en obtenir l'éloignement du territoire. Nous ne saurions faire l'économie de la recherche de solutions pour leur apporter un logement, une formation et un travail, en somme pour leur assurer un avenir. Le défi revêt une acuité d'autant plus prononcée qu'il concerne des jeunes gens, que certains extrémismes peuvent viser. La responsabilité de le relever nous incombe collectivement. Elle découle des mandats politiques que nous assumons.
À la suite des précédentes interventions de ce jour, votre audition, madame la présidente, éclaire la complexité profonde des situations. Nous vous en savons gré.