« Il n'y a pas de sécurité sans développement, il n'y a pas de développement sans sécurité, et il ne peut y avoir ni sécurité, ni développement si les droits de l'homme ne sont pas respectés. » Cette déclaration de Kofi Annan se retrouve dans vos propos, et nous voulons assurer la sécurité de toutes les personnes habitant sur notre sol, migrants ou non. Nous souhaitons aussi aborder la question du développement soutenable et durable, qui ne peut pas exister à long terme sans le bien-être et les droits de l'homme.
Vous avez connu la situation avant le transfert de la responsabilité de l'immigration au ministère de l'intérieur, en 2007.Je voudrais connaître votre expérience sur ce point. Les personnes que nous avons auditionnées font souvent état de difficultés à trouver les bons interlocuteurs, et lorsque les interlocuteurs sont trouvés, ils n'ont pas l'impression de parler le même langage. Un médecin de l'association Médecins sans frontières nous a déclaré avoir besoin d'échanger avec des personnes de l'agence régionale de santé. Nous respectons le ministère de l'intérieur, ses agents et les policiers, et nous ne sommes pas là pour dire qu'il y a des gentils d'un côté et des méchants de l'autre, mais face aux situations humaines terribles, nous devons trouver des solutions.
Je suis convaincue que l'interdisciplinarité que requiert la gestion des migrants est à la racine du problème. Les autorités chargées de l'immigration ne se concertent pas avec le ministère du travail ni avec le ministère des affaires sociales, devenu ministère de la santé et des solidarités. Pour obtenir des laissez-passer, les ambassadeurs ont besoin d'avoir pour interlocuteurs des diplomates.
L'action internationale de la France est jugée très favorablement quand nous défendons les Birmans, les Arméniens ou d'autres causes honorables. Nous sommes critiqués sur l'écologie et les migrants, et nous avons besoin d'interdisciplinarité dans ces domaines.