Et c'est délétère pour la santé des enfants, donc contre-productif. Il ne serait pas compliqué de les laisser chez eux et d'y surveiller la famille.
À Mayotte, nous avons été alertés sur la situation d'une maman placée en rétention administrative sans son bébé, qu'elle allaitait ! Ayant un bébé, elle n'aurait déjà pas dû être en CRA ; en plus, elle y a été transférée seule, ce qui a interrompu l'alimentation d'un enfant d'un mois ! Et nous avons vu plusieurs cas similaires. Jusqu'où vont les atteintes aux droits, jusqu'où va l'inhumanité ?
J'en reviens aux bonnes pratiques. Il nous est difficile de citer certains départements en exemple à propos du traitement des MNA, même si la situation est quand même meilleure dans certains d'entre eux que dans d'autres. Je peux vous dire a contrario que l'accès au guichet est un véritable problème : la dématérialisation intégrale des démarches rend très compliqué pour les étrangers de faire valoir leurs droits, comme pour l'ensemble de la population. Nous préconisons donc un accueil physique et téléphonique quoi qu'il arrive : c'est la seule solution.
Une anecdote pour donner une idée des difficultés quotidiennes qu'affrontent les migrants et les exilés : afin de recharger son portable, un jeune venu d'Afghanistan – qui est un demandeur d'asile vivant dans une tente sous un pont à Saint-Denis –, doit aller tous les jours gare du Nord, à pied puisqu'il n'a pas de titre de transport. Le portable, c'est tout pour ces gens : c'est le moyen de faire des démarches, de savoir où on est, où se trouvent les lieux d'alimentation et d'aide. Leur quotidien est très compliqué et entièrement consacré à la survie.