Cette table ronde, qui a été très riche, a notamment mis en lumière les frottements pratiques autour du droit existant. J'ai bien compris que deux positions coexistent : celle, extrêmement intéressante, qui appelle à remettre en cause le droit, et celle qui vise davantage à modifier l'application du droit. Avant vous, d'autres intervenants nous ont dit qu'ils ne savent pas de quoi on parle lorsqu'on évoque un droit d'asile « effectif ».
L'un d'entre vous remarquait que l'intitulé de notre commission d'enquête était très large. C'est une façon de rappeler qu'une personne privée de ses droits fondamentaux est prise à la fois dans sa propre histoire, son propre parcours, mais aussi dans un contexte plus large, fait d'un certain rapport au monde et à des États qui n'hésitent pas à pratiquer le chantage aux migrants en matière diplomatique. Nous cherchons à faire émerger des solutions qui rendent acceptable la situation des étrangers qui se trouvent sur le sol français, à un moment ou à un autre, pour y passer ou y rester. La question des représentations, qui a été soulevée par plusieurs d'entre vous, est évidemment essentielle et nous y travaillerons. C'est par le dialogue que nous pourrons avancer : il faut être capable d'entendre des positions différentes des siennes pour trouver un chemin ensemble.