Intervention de Sonia Krimi

Réunion du jeudi 1er juillet 2021 à 11h10
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSonia Krimi, rapporteure :

Lors d'un déplacement dans le nord de la France, nous avons constaté le manque de coordination prévalant sur le terrain entre les associations, les mairies et les préfectures, dont les migrants payent le prix. Vous avez tous deux également mis en lumière ce manque de coordination. Nous devrions cesser de demander plus de moyens ; il faudrait apprendre à travailler mieux avec les moyens à disposition.

Nous sommes face à une guerre hybride utilisant la chair humaine comme arme. Cette arme, utilisée par toutes les dictatures au monde, l'est également par l'une des dernières dictatures européennes : la Biélorussie. Ces dictateurs utiliseront cette arme contre nous tant qu'ils comprendront que nous ne sommes pas coordonnés et que nous ne partageons pas une vision européenne unifiée.

Je retiens de cet échange le mot « clandestinisation » prononcé par monsieur Furri. Il est naturel que lorsque l'on n'accepte pas d'accueillir les gens, ils déploient des moyens de subsistance. Comprendre ne veut pas dire excuser. Tout le monde doit poursuivre les mêmes objectifs.

Je souhaiterais enfin vous entendre sur l'évolution du ministère de l'intérieur. Le ministère de l'intérieur a récupéré la compétence de l'immigration en 2007. Celle-ci appartenait auparavant au ministère des affaires sociales et au ministère des affaires étrangères. Je suis d'avis qu'il faudrait également y ajouter le ministère du travail et le ministère du logement afin de construire une vision globale de la vie humaine des migrants. Je constate une certaine gêne quant à la récupération de cette compétence par le ministère de l'intérieur depuis 2007, qui je pense, à titre personnel, est la cause racine de ce manque de coordination entre les différentes administrations.

L'association Médecins sans frontières (MSF) nous explique qu'elle veut dialoguer avec des personnes de l'Agence régionale de santé (ARS). Cela doit nous réveiller. Nous devons cesser de traiter les conséquences mais nous attaquer aux causes profondes, parmi lesquelles le manque de coordination des acteurs.

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