Intervention de Barbara Bertini

Réunion du mercredi 7 juillet 2021 à 16h00
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Barbara Bertini, anthropologue et coordinatrice régionale des PASS franciliennes, ARS Ile-de-France :

Je suis coordinatrice régionale des permanences d'accès aux soins de santé (PASS). Ces unités fonctionnelles hospitalières permettent de répondre aux besoins de santé de personnes ayant une couverture médicale incomplète ou ne disposant d'aucune couverture médicale.

En France, 430 PASS généralistes et spécialisées existent. Chaque région exerce une coordination régionale sur ses PASS. Ces coordinations régionales se réunissent et se concertent de façon systématique depuis plusieurs années, dans l'objectif d'harmoniser les pratiques et de faire remonter les problématiques qu'elles rencontrent. Les personnes en grande précarité sont souvent mobiles, cela explique donc également l'intérêt de mener une coordination nationale.

Les PASS offrent un accueil inconditionnel aux personnes en besoin de soins. Un accompagnement social vise à ouvrir des droits et à réorienter les personnes vers les autres dispositifs de droit commun.

Le rapport d'activité indique que la file active nationale des PASS totalisait près de 200 000 personnes en 2019. 70 % de nos files actives sont composées de personnes d'origine étrangère, venant de territoires souvent hors de l'Union européenne.

Au sein du département de la santé publique, une action spécifique est menée en direction des migrants. Les centres d'accueil et d'étude de situations (CAES) comprennent un pôle santé. Les CAES sont spécifiquement destinés aux migrants primo-arrivants. Ceux-ci sont majoritairement des hommes. Ces lieux permettent une mise à l'abri rapide pendant une dizaine de jours, au cours desquels les primo-arrivants peuvent déposer une demande d'asile. Selon la situation administrative, ils seront ensuite réorientés vers d'autres lieux d'hébergement spécifiques à la filière des demandeurs d'asile. Pendant ces dix jours, les infirmières tenant les permanences du pôle santé leur donnent la possibilité de réaliser un bilan infirmier. Des vacations de médecine générale ont également lieu plusieurs fois par semaine.

Les familles et les femmes avec enfants sont hébergées au centre d'hébergement d'urgence pour migrants (Chum) à Ivry-sur-Seine. Pour eux, le temps de résidence sur place est beaucoup plus long. La prise en charge médicale est assurée par des médecins généralistes, des infirmières, des gynécologues, des pédopsychiatres.

Le Samu social de Paris et la Croix-Rouge assurent les permanences santé au sein des CAES et du Chum d'Ivry-sur-Seine. Depuis la création de ce dispositif, nous collectons des données sanitaires anonymisées. Elles sont recueillies par l'observatoire du Samu social. Cela nous donne la possibilité de disposer d'un état des lieux de la santé des migrants primo-arrivants qui transitent par ces sites.

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