Intervention de Sonia Krimi

Réunion du mercredi 7 juillet 2021 à 17h30
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSonia Krimi, rapporteure :

Je suis ravie de vous accueillir. De nombreuses personnes travaillent avec vous pour que tout se passe bien. Je leur adresse tout mon soutien. J'étais vendredi dernier avec vos collègues. J'ai traversé la frontière franco-italienne et j'ai constaté de mes propres yeux que des mineurs non accompagnés sont refoulés de l'autre côté de la frontière. L'immigration devient un problème quand on ne la gère pas et qu'on ne l'envisage que par le prisme sécuritaire.

Nous avons identifié dès le départ la rupture intervenue en 2007 : avant 2007, l'immigration était une compétence partagée entre plusieurs ministères. Ce sujet appelle à échanger avec des médecins, des diplomates, avec le ministère du travail, avec le ministère du logement. La France a les moyens de mettre de l'interministériel dans un sujet aussi important que celui-ci. En tant que rapporteur, je défends l'inscription de l'immigration dans une logique interdisciplinaire. L'emprise du ministère de l'intérieur sur l'immigration est l'une des causes à la racine de la situation actuelle. Il me semble important de vous dire à quel point je suis alignée avec votre vision des choses. L'immigration devient un problème seulement à partir du moment où elle n'est pas gérée.

J'aimerais aborder avec vous le sujet des campements. La circulaire du 25 janvier 2018 visant à donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles indique que l'intervention de l'État dans un bidonville doit être accompagnée par les ARS. Dans quelle mesure le concours des ARS mentionné dans les circulaires s'organise-t-il effectivement sur le terrain ? L'État est-il accompagné par des professionnels de santé lorsqu'il évacue un camp ?

Vous avez rapidement mentionné le cas de Mayotte et des mineurs non accompagnés. Beaucoup de députés de cette commission d'enquête se sont rendus à Mayotte. Nous ne pouvons plus accepter que des enfants soient retenus et enfermés.

Je souhaite revenir sur l'interprétariat qui est une difficulté importante. Je regrette que nous n'arrivions pas à mettre en place des documents standards entre les différentes administrations. Il semblerait que les passeurs y arrivent mieux que nous. Cela m'interpelle quant à notre capacité à pouvoir avoir une force de frappe politique. Un travail important est nécessaire à ce sujet.

Pour finir, je rejoins vos remarques sur la complexité des différents dispositifs, AME, Puma, CSS, etc. Je comprends qu'en interne, les acteurs travaillent entre eux, toutefois les utilisateurs ont besoin de guichets uniques.

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