Vous avez rappelé des éléments essentiels sur l'accès à l'interprétariat et la médiation sanitaire. Je suis médecin généraliste à Nantes et je reçois chaque jour des personnes arabophones qui peuvent vivre à la rue. Un système a été mis en place pour rendre l'interprétariat téléphonique accessible aux médecins généralistes. Il est essentiel que des budgets soient alloués à l'interprétation et à la médiation sanitaire. C'est aussi ce qui permet de désengorger les hôpitaux.
Les permanences d'accès aux soins de santé (PASS) sont des unités intra hospitalières dédiées aux personnes précaires en France. En pratique, les ultra précaires en France sont des étrangers migrants, soit déboutés soit demandeurs d'asile. Il ne peut pas y avoir un système public de santé pour les Français et un système de santé pour les étrangers qui n'ont pas les moyens, qui serait constitué par les PASS ou par les associations qui deviendraient les soignants des migrants. Cela n'a pas de sens. On n'aura jamais les épaules pour cela. Il faut que tout le monde puisse accéder aux soins. Je remarque chaque jour à mon cabinet que plus l'on accompagne les personnes vers le droit commun, plus elles s'emparent du français, de nos codes et plus vite elles deviennent autonomes.