Intervention de Marélie Arrighi

Réunion du mercredi 21 juillet 2021 à 16h15
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Marélie Arrighi, adjointe de direction Intégration pour la région Occitanie de l'association Forum réfugiés – Cosi et responsable du pilotage du programme Accelair dans la région :

Forum réfugiés travaille en partenariat avec de nombreux acteurs dans les domaines de l'accès à l'emploi ou au logement.

S'agissant du logement, dans la région Occitanie, nous intervenons en partenariat avec une quinzaine de bailleurs sociaux sur les territoires de la Haute-Garonne, de l'Hérault, de l'Ariège, du Tarn-et-Garonne, notamment dans le cadre du fonds national d'accompagnement vers et dans le logement (FNAVDL). La grande majorité des publics bénéficiant de la protection internationale sont éligibles au parc social. Néanmoins, sur nos territoires, l'accès au parc social est extrêmement tendu avec des délais compris entre deux et quatre ans. À titre d'exemple, l'Hérault attribue un logement social sur sept demandes. Ces partenariats avec les bailleurs sociaux s'avèrent donc essentiels.

Nous avons également noué des partenariats avec les collectivités et avec l'État, notamment pour ce qui concerne l'accès au système de priorisation des logements (SYPLO).

En outre, s'agissant plus spécifiquement de l'hébergement, nous travaillons également en étroite collaboration avec les Services intégrés de l'accueil et de l'orientation (SIAO) et avec d'autres acteurs qui, sur de petits volumes, participent à l'accueil de personnes le temps d'accéder à des solutions de logements pérennes.

Dans le Rhône, un programme spécifique est déployé depuis une vingtaine d'années dans le cadre de conventions inter-institutionnelles et bailleurs sociaux. Chaque année, six cents logements sont réservés aux programmes Accelair de sorte à faciliter le relogement des publics réfugiés.

Chaque territoire agit différemment en fonction de l'ancienneté des programmes mis en œuvre, des relations et des partenariats qu'il a développés. Cette dimension partenariale s'avère cruciale, car on ne peut rien faire tout seul. Dans le cadre de partenariats avec le droit commun et avec différentes structures, il est possible d'apporter des réponses au public accompagné.

Il en est de même pour ce qui concerne l'emploi. Nous intervenons évidemment en partenariat rapproché avec le service public de l'emploi et Pôle Emploi. À titre d'exemple, en Occitanie, cette année, nous avons conventionné, à destination des publics jeunes de moins de vingt-cinq ans, avec l'association régionale des missions locales et avec quatorze missions locales sur le territoire occitan, notamment dans le cadre du plan investissement compétences. Nous n'avons pas vocation à nous substituer au droit commun, mais à représenter un levier d'accès au droit commun.

Nous avons notamment mis en place une garantie jeunes réfugiés, dispositif d'accompagnement renforcé qui permet aux jeunes de moins de vingt-cinq ans d'accéder à des ressources et à un accompagnement à l'insertion socioprofessionnelle. Nous avons constaté qu'il était extrêmement complexe de mobiliser ce dispositif pour des personnes de niveau infra A2 et nous proposons d'intégrer du français langue étrangère (FLE) au module des garanties jeunes.

Nous avons développé des projets intitulés « promesse d'embauche » pour des personnes qui sont presque prêtes pour accéder à l'emploi, mais pour lesquelles il est nécessaire de renforcer les compétences techniques spécifiques sur des enjeux linguistiques. Nous mobilisons alors les branches professionnelles et les entreprises pour abonder une enveloppe de cofinancement, en supplément des financements proposés par Pôle Emploi, de formations spécifiques, au plus près des besoins des employeurs et des besoins des publics accompagnés.

Nous avons développé de nombreuses modalités partenariales sur chaque territoire : avec les groupements d'employeurs de la construction (GEC), avec le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE), avec les directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) avec lesquelles nous avons monté des projets et des programmes, etc.

Grâce aux partenariats, nous parvenons à mobiliser l'offre de droit commun et à répondre aux besoins précis des personnes que nous accompagnons.

En conclusion, s'agissant de la reconnaissance des compétences informelles, je confirme que les employeurs insistent non seulement sur les savoir-faire, mais encore et de plus en plus sur les savoir-être. Les publics bénéficiant d'une protection internationale sont connus pour leurs qualités de motivation, de ponctualité, pour leurs compétences autres que celles qui ont pu être acquises dans le milieu professionnel classique. Il s'avère donc vraiment essentiel de pouvoir les valoriser et cela constitue une des dimensions de notre travail d'accompagnement.

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