Intervention de Marc Dixneuf

Réunion du mercredi 1er septembre 2021 à 14h00
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Marc Dixneuf, président de AIDES :

Je vous remercie de votre invitation. AIDES, association de lutte contre le VIH et les hépatites, a été créée en 1984. Elle est la plus importante en Europe. Nous comptons 500 salariés et un budget de 44 millions d'euros, abondé pour moitié par l'État. Nous comptons également 170 000 donateurs ponctuels et 2 000 militants. Nos principes d'actions sont en premier lieu la santé globale, qui tient compte de l'ensemble des déterminants de la santé, dont l'accès aux droits. Nous agissons avec les migrants qui ont besoin de notre soutien, et nous élaborons des réponses qui correspondent à leurs besoins. Notre objet premier est la transformation sociale. Nous n'avons pas la prétention de transformer l'ensemble de la société, mais nous priorisons la transformation de la société de la santé, pour que le système soit favorable à toutes les personnes, quel que soit leur statut de présence en France.

En France, le VIH concerne aujourd'hui 170 000 personnes. 6 000 à 7 000 personnes supplémentaires découvrent chaque année une infection à VIH. 50 % de ces personnes sont nées dans un pays étranger. Des données récentes montrent que la moitié d'entre elles, néanmoins, se sont contaminées en France. La lutte contre le VIH implique un dépistage rapide, l'accès au traitement immédiat, qui permet de ne plus transmettre le virus, l'utilisation du préservatif et la prophylaxie préexposition. En effet, un antirétroviral protège désormais efficacement les séronégatifs du VIH. Avant la pandémie de Covid-19, nous avions un impact marquant sur la dynamique de l'épidémie.

AIDES s'est initialement mobilisée contre le déni du droit des malades à savoir de quoi ils mouraient. Dès la fin des années 80, il est apparu que le VIH ne concernait pas seulement les homosexuels et les toxicomanes. Un travail interassociatif, notamment avec Act Up, a alors été mené en faveur du droit à la santé des étrangers malades, y compris dépourvus de titre de séjour. Or, depuis une dizaine d'années, nous constatons des attaques récurrentes contre ces dispositifs. L'année et demie écoulée a permis de mesurer combien des politiques de santé inefficaces, non pertinentes et non fondées sur la science ne permettent pas de contrôler une épidémie. La solution est donc de proposer le dépistage et l'accès aux soins gratuits sans tenir compte du statut des personnes. Ces principes ont été énoncés dans les années 1990 par l'OMS et Jonathan Mann, médecin de santé publique et fondateur de l'ONUSIDA. Si les droits fondamentaux sont respectés, les mesures mises en place seront efficaces.

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