Les ressources financières des femmes que j'ai suivies proviennent la plupart du temps d'activités rémunératrices non-déclarées allant de différents travaux de soins jusqu'à du sexe tarifé. Comme l'a dit Madame Schmoll, la diversité des situations est très importante dans les domaines de la traite, de la prostitution et du travail sexuel. De nombreuses femmes doivent se livrer à des activités de sexe tarifé pour continuer à vivre sans nécessairement se trouver dans un contexte de traite.
Nous n'observons pas de niveau de fécondité plus élevé chez les femmes venant d'Afrique subsaharienne. Il s'avère que ces femmes arrivent en Europe au début de l'âge adulte. Elles se trouvent souvent avec des enfants en bas âge pour la simple raison qu'elles sont à l'âge de la reproduction. Certaines d'entre elles peuvent rencontrer des difficultés d'accès à des méthodes contraceptives adaptées, notamment l'interruption volontaire de grossesse, ce qui conduit dans certains cas à des grossesses non désirées ou trop précoces.
Enfin, la prise en charge des grossesses, des accouchements et du périnatal, grande fierté en France, ne s'étend pas aux migrantes qui viennent d'arriver. L'instabilité résidentielle et l'absence d'accès aux droits empêchent ces femmes d'obtenir un suivi de grossesse. Lorsqu'elles ont des problèmes, elles sont donc envoyées aux urgences. C'est pourquoi elles subissent en moyenne beaucoup plus d'échographies que les femmes suivies normalement. Elles sont surcontrôlées faute de bénéficier d'un suivi académique, ce qui génère un surcoût. Cet écart est déplorable et aberrant.