Je souhaiterais insister sur la notion de carte sanitaire. Notre plus grande difficulté est d'identifier chez les migrantes les pathologies qui n'ont pas été déclarées. L'état de santé d'une femme arrivant sur le territoire français n'est établi que de façon déclarative. Or, ces femmes sont souvent en mauvaise santé. Des examens complémentaires permettraient de préciser leur situation. À cela s'ajoute la violence institutionnelle liée à des hébergements précaires, dans lesquels les femmes accueillies demeurent souvent trop longtemps. S'agissant des enfants, leur intégration trop lente sur le territoire français, notamment en contexte scolaire, les rend vulnérables. Laisser trop longtemps des adolescents dans un espace où ils ne se sentent pas intégrés socialement ou institutionnellement peut les conduire à l'inactivité intellectuelle ou même à la délinquance. Par exemple, une femme venue avec deux enfants adolescents a vu leur situation se dégrader faute d'insertion.
De nombreuses femmes sont passées par l'Italie durant leur parcours migratoire. En ce cas, il est difficile de les intégrer sur le territoire français, car elles ont déjà une carte d'un pays européen. Une première étape éventuellement effectuée dans un autre pays européen représente une complexité supplémentaire que nous devons traiter. Il est important de signaler ce problème dans le cadre de la coopération bilatérale avec les autres pays.