Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mercredi 8 septembre 2021 à 14h30
Commission d'enquête sur les migrations, les déplacements de populations et les conditions de vie et d'accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides en regard des engagements nationaux, européens et internationaux de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Ce que vous avez dit était très complet – bien plus encore que ce que mon expérience en tant que députée et militante a pu m'apprendre.

Je suis très inquiète pour les mineurs non accompagnés. En effet, à une phase d'invisibilisation succède une période d'instrumentalisation dans le débat public, médiatique et politique, ce qui met ces jeunes en grave danger. Nous avons vraiment un devoir vis-à-vis d'eux, et cela vaut aussi pour les préconisations que vous ferez, madame la rapporteure et monsieur le président. Avant d'aligner des propositions, il faut renverser la logique suivie en matière d'accueil et grâce à une présomption de minorité, voire d'innocence, les mineurs non accompagnés étant comparés, dans le débat public, à des fraudeurs ou à des criminels.

Il est presque douloureux de vous entendre dire à quel point ces jeunes sont courageux et formidables. C'est vrai, et on ne devrait pas avoir à le souligner. Néanmoins, l'instrumentalisation actuelle finit par pousser à le faire, pour leur donner leur vrai visage.

Les tests osseux sont malheureusement demandés, parfois par les jeunes eux-mêmes, faute d'autre solution, et que c'est ce qui permet souvent au juge de trancher. On en déduit ensuite que tous les papiers sont faux : tout dépend de ces tests. Je continue à dire qu'il faut les interdire et regarder comment on accompagne les juges.

Même si cela ne concerne évidemment pas la majorité et que cette question fait partie de l'instrumentalisation dont j'ai parlé, certains jeunes ont de très fortes addictions et sont impliqués dans des trafics. Les pouvoirs publics, ceux qui veulent bien faire – disons-le ainsi – sont parfois en difficulté s'agissant du traitement de ces mineurs et de leur accord. Qu'en pensez-vous ?

Il y avait dans ma préfecture, avant que je devienne députée, des rendez-vous mensuels ou trimestriels pour traiter des cas particuliers, comme ceux des femmes violentées et des jeunes accompagnés par l'ASE. À ma connaissance, tout cela a complètement disparu. Ce n'était pas un guichet pour les mineurs non accompagnés, mais un traitement spécifique visant à permettre aux associations, à qui on délègue tout, puisque l'État ne fait pas son boulot, de bien faire le leur jusqu'au bout.

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